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Airbus, Thales et Leonardo scellent leur alliance dans le spatial pour rivaliser avec Starlink

| AFP | 280 | Aucun vote sur cette news
Un ingénieur à l'oeuvre pour le satellite Plato pour l'ESA à Cannes, dan sle sud de la France, le 23 septembre 2024
Un ingénieur à l'oeuvre pour le satellite Plato pour l'ESA à Cannes, dan sle sud de la France, le 23 septembre 2024 ( Bénédicte REY / AFP/Archives )

Les poids lourds européens Airbus, Thales et Leonardo ont signé jeudi un protocole d’accord pour fusionner leurs activités dans les satellites, un méga-projet destiné à contrer la domination de Starlink, la constellation d’Elon Musk, et à renforcer la souveraineté de l'Europe.

Le "champion européen" ainsi créé emploiera quelque 25.000 personnes à travers l'Europe, pour un chiffre d'affaires attendu de 6,5 milliards d'euros.

Il sera opérationnel en 2027 si la Commission européenne donne son feu vert, selon les signataires.

"Dans un contexte mondial marqué par une concurrence accrue, nous avons besoin de champions du spatial à l’échelle de l’Europe. C’est le seul moyen (...) pour être plus compétitifs", a réagi Philippe Baptiste, ministre français de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace et ancien patron du Cnes, l'agence spatiale française.

La domination de SpaceX, qui déploie à bas coût ses constellations de satellites en orbite basse, la chute de la demande en télévision par satellite et la complexité de la gouvernance spatiale européenne ont plongé le secteur dans une crise profonde, fragilisant les poids lourds européens dont la spécialité reste les gros satellites géostationnaires, placés à 36.000 km d’altitude.

L'Europe a ainsi perdu la moitié du marché des satellites en dix ans.

L'aboutissement du projet de fusion, baptisé Bromo, permettra de "renforcer notre souveraineté européenne", s'est également félicité le ministre français de l'Economie Roland Lescure.

Même son de cloche côté italien: le ministre des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso, a salué l'accord "favorisant l'émergence de champions européens capables de rivaliser à l'échelle mondiale" tout en "conférant un rôle de premier plan à nos grandes entreprises comme Leonardo".

La nouvelle entité sera basée à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, où Airbus, Thales Alenia Space et Leonardo disposent déjà d’importantes implantations en ingénierie, production et recherche.

A terme, la fusion permettra "plusieurs centaines de millions d'euros" d'économies par an grâce au regroupement des équipes et au partage des technologie, selon Airbus.

"Monopole"?

Le logo du géant italien Leonardo à Milan, en Italie, le 16 octobre 2024
Le logo du géant italien Leonardo à Milan, en Italie, le 16 octobre 2024 ( MARCO BERTORELLO / AFP/Archives )

Airbus, Leonardo et Thales détiendront respectivement 35%, 32,5% et 32,5% du capital et exerceront conjointement la gouvernance.

Des syndicats ont toutefois mis en garde contre un risque de "monopole" et prévenu que les suppressions d'emploi en cours dans les branches spatiales d'Airbus et Thales mettaient "en péril le maintien des compétences".

Pour la CGT Métallurgie, cette fusion vise à "créer un monopole permettant d'imposer ses prix et d'affaiblir le pouvoir des agences" spatiales française Cnes et européenne ESA.

Dans un communiqué mardi, le syndicat a fait valoir qu'Airbus et Thales Alenia Space avaient déjà "un carnet de commandes record qu'ils (avaient) du mal à honorer".

Le syndicat FO Métaux a estimé jeudi que cette fusion ouvrait "la voie à un nouvel équilibre industriel", à condition que des "savoir-faire" français soient préservés. Elle "ne peut être synonyme de perte d’emploi", a-t-il mis en garde.

"Nous avons trouvé un équilibre, qui se rapproche de ce qui a été fait avec succès il y a 25 ans avec MBDA", a assuré un haut responsable d'Airbus faisant référence au consortium européen spécialisé dans les missiles, où les principaux actionnaires européens — Airbus, BAE Systems et Leonardo — exercent un contrôle conjoint sur les décisions stratégiques.

La souveraineté des Etats sera "préservée", a-t-il ajouté.

Airbus de l'espace

Le satellite Biomass construit par Airbus Defence and Space pour l'Agence spatiale européenne présenté à Toulouse  le 11 février 2025.
Le satellite Biomass construit par Airbus Defence and Space pour l'Agence spatiale européenne présenté à Toulouse le 11 février 2025. ( Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives )

Dans une interview à l'AFP début octobre le patron de l'ESA Josef Aschbacher avait promis de soutenir Bromo "par tous les moyens".

"Nous avons vu la force de l'industrie européenne dans l'aviation avec Airbus, qui domine le secteur. Le secteur de l'espace est plus petit, par conséquent, l'Europe doit être encore plus alignée", avait-t-il estimé.

Face à la crise des satellites de télécommunication européens, "nous avons malheureusement dû effectuer des réductions de coûts (en supprimant des emplois, ndlr) au cours des deux dernières années", a souligné le responsable d'Airbus jeudi.

"Avec un marché en croissance, nous ne voyons à ce stade aucune fermeture de site ou autre mesure spectaculaire", a-t-il assuré.

Thales a pour sa part indiqué jeudi que compte tenu du gain d'un important contrat lié à la future constellation européenne de satellites Iris², la suppression de postes dans sa branche spatiale avait été "suspendue", après avoir déjà redéployé 75% de salariés.

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