La candidate de gauche Catherine Connolly donnée gagnante de la présidentielle en Irlande
La candidate indépendante de gauche Catherine Connolly est donnée gagnante de l'élection présidentielle en Irlande, son unique rivale et membre d'un parti centriste ayant reconnu samedi après-midi sa défaite.
D'après les premiers dépouillements des bulletins de vote, Catherine Connolly, 68 ans, pourrait remporter une victoire écrasante.
Cette élection pour ce poste essentiellement honorifique est cependant ternie par une faible participation et une quantité record de bulletins de vote nuls, dont certains portant des messages anti-immigration ou les mots "pas de démocratie". De nombreux électeurs ont été frustrés par l'absence d'un candidat de droite.
"Catherine sera une présidente pour nous tous et elle sera ma présidente", a réagi sur la télévision publique RTE la candidate du parti centriste Fine Gael, Heather Humphreys, concédant sa défaite.
Mme Connolly a été félicitée par Simon Harris, le vice-Premier ministre irlandais, lui aussi du Fine Gael. "Je lui souhaite tout le succès possible", a-t-il déclaré sur X.
Après la publication des résultats définitifs, prévue pour samedi soir, Catherine Connolly devrait donc succéder à Michael Higgins, 84 ans, qui a enchaîné deux mandats de sept ans depuis 2011.
C'était la première fois depuis 1990 que seuls deux candidats briguaient la présidence irlandaise.
Dès samedi matin, Catherine Connolly s'est félicitée des premiers résultats. "Je suis absolument ravie", a-t-elle dit, remerciant tous ses partisans.
"Abus de pouvoir"
Cette ex-avocate connue pour son franc-parler, députée depuis 2016, est soutenue par les principaux partis d'opposition, dont les Verts et la formation nationaliste Sinn Fein, autrefois la vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA).
Elle est critique des Etats-Unis et de l'Union européenne, dont l'Irlande, un pays de 5,2 millions d'habitants, est devenue membre en 1973.
Opposée à une augmentation des dépenses de défense, elle est en faveur du maintien de la tradition de neutralité militaire de l'Irlande, qui a un programme de partenariat avec l'Otan mais n'en fait pas partie.
En septembre, elle a redit condamner l'invasion de l'Ukraine par la Russie. "Je n'ai jamais, jamais hésité. Ce que je dis, c'est qu'un pays neutre comme le nôtre devrait dénoncer l'abus de pouvoir par quiconque – par la Russie et aussi par l'Amérique", a-t-elle ajouté.
Catherine Connolly, qui parle couramment le gaélique et est pour la réunification de l'Irlande, a affirmé pendant la campagne vouloir être "une présidente pour tous les citoyens, en particulier pour ceux qui sont souvent exclus et réduits au silence".
Cette femme charismatique et sportive de 68 ans est par ailleurs une voix propalestinienne de premier plan au Parlement. Très critique d'Israël, elle a dit qu'elle se rendrait en Palestine si elle était élue et a condamné "le génocide" dans la bande de Gaza.
Elle a réussi à séduire les jeunes électeurs en apparaissant dans des podcasts populaires ou encore dans une vidéo virale la montrant jouer au foot.
Tensions
Des commentateurs prédisent que ses positions tranchées sur la politique étrangère, la défense mais aussi le logement pourraient provoquer des tensions avec le gouvernement, une coalition dominée par les deux grands partis de centre droit, le Fianna Fail et le Fine Gael.
Cette journée d'élection a été "désastreuse" pour ces deux partis, a commenté l'éditorialiste politique du journal Irish Times, Pat Leahy.
La manière dont Catherine Connolly "gère les relations avec un gouvernement dont elle estime clairement qu'il poursuit de mauvaises politiques crée désormais une nouvelle incertitude – et possiblement un conflit – dans la politique irlandaise", a-t-il écrit.
Les électeurs pouvaient également voter pour Jim Gavin, du parti centriste Fianna Fail, mais sans espoir qu'il gagne car il a annoncé se retirer de la course il y a quelques semaines.
La candidate des conservateurs, Maria Steen, n'avait quant à elle pas réuni suffisamment de soutiens parmi les parlementaires.
Plusieurs célébrités avaient initialement envisagé de se présenter avant de jeter l'éponge, comme la star des arts martiaux mixtes (MMA) Conor McGregor, le musicien et philanthrope Bob Geldof et le danseur irlando-américain Michael Flatley.
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