Municipales: à Paris, Renaissance tourne le dos à Dati et soutient Bournazel
Renaissance a entériné mardi son soutien à Pierre-Yves Bournazel, du parti Horizons d’Édouard Philippe, pour les élections municipales à Paris, un choix qui divise au sein du parti macroniste dont une partie œuvrait pour un soutien à Rachida Dati.
La commission d'investiture du parti dirigé depuis un an par Gabriel Attal a "validé à l'unanimité moins deux voix (Aurore Bergé et Marie Guévenoux) le soutien à Pierre-Yves Bournazel", a indiqué le parti.
Lors de cette réunion, la direction de Renaissance a plaidé pour ce "candidat de rassemblement", "plus clair sur la gouvernance, le projet et la répartition" sur les futures listes électorales à composer, "contrairement à Dati, plutôt muette sur nos attentes", selon un des participants.
Mais cette décision ne fait pas l'unanimité dans le parti: le député Sylvain Maillard, artisan d'un soutien à Mme Dati, a annoncé mardi qu'il se mettait "en retrait" de la présidence de la fédération Renaissance de la capitale, ajoutant au Parisien qu'il entendait "jouer un rôle, être au cœur de la campagne" de la ministre de la Culture.
Ancien du parti de droite Les Républicains, soutien d’Édouard Philippe depuis 2017, secrétaire général d'Horizons, Pierre-Yves Bournazel, 48 ans, devrait ainsi voir confortée son ambition de longue date de devenir maire de Paris, après une candidature à la primaire des LR en 2014 et un ralliement à Renaissance en 2020.
Le soutien de Renaissance est "un signal fort, un soutien important et décisif", a-t-il réagi dans un communiqué, ajoutant tendre "la main à toutes les forces du changement positif", "au delà des étiquettes politiques traditionnelles".
M. Bournazel et Gabriel Attal devraient s'afficher prochainement lors d'un déplacement commun dans la capitale.
Renaissance a obtenu un peu plus de la moitié des places sur la liste conduite par le secrétaire général d'Horizons.
Les partisans d'un soutien à Mme Dati ont notamment dénoncé les récentes déclarations d’Édouard Philippe suggérant à Emmanuel Macron une démission pour une élection présidentielle anticipée.
Favorable au soutien à M. Bournazel pour "commencer par l'union du bloc central", le ministre David Amiel a lui aussi invité le candidat Horizons à l'Hôtel de ville à ne "participer à strictement aucune des attaques insupportables d'Horizons contre le président de la République".
Partisane d'un soutien à Mme Dati, la ministre Aurore Bergé a par ailleurs demandé un "engagement public" de M. Bournazel qu'il ne rallierait pas le candidat socialiste Emmanuel Grégoire s'il n'était pas en tête au premier tour.
-"Tractations nationales"-
Bien qu'adversaire du camp présidentiel lors du dernier scrutin qui s'était achevé par la reconduite d'Anne Hidalgo (PS), Rachida Dati faisait pourtant figure de candidate évidente pour une partie des macronistes depuis son entrée au gouvernement en 2024.
L'ex-ministre de Nicolas Sarkozy a le soutien d'Emmanuel Macron et de son épouse, selon plusieurs sources.
Mais ce scénario Dati avait également ses détracteurs qui pointaient, outre les considérations politiques, les ennuis judiciaires de Mme Dati, qui sera jugée après l'élection, en septembre 2026, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire Renault-Ghosn. Des faits qu'elle conteste.
Mme Dati a entre-temps reçu l'investiture des LR après le retrait de sa candidature face à Michel Barnier dans une élection législative partielle.
Mais les relations restent compliquées avec le parti de droite, dirigé par Bruno Retailleau, qui a suspendu les ministres de son parti membres du gouvernement Lecornu 2.
Proche de la ministre de la Culture, la conseillère de Paris Nelly Garnier a pointé auprès de l'AFP une décision de Renaissance "faite selon des tractations nationales" avec Horizons. "Nous, notre objectif est d'accueillir tous les gens de Renaissance qui veulent s'inscrire dans une dynamique gagnante".
L'élection à Paris - 15 et 22 mars - est incertaine, Anne Hidalgo ne se représentant pas après 24 ans de gestion PS depuis l'élection de Bertrand Delanoë.
Le candidat socialiste Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint de Mme Hidalgo, et l'écologiste David Belliard sont engagés dans de difficiles discussions sur une union dès le premier tour, chacun revendiquant la tête de liste. Sophia Chikirou devrait représenter La France insoumise, Thierry Mariani le Rassemblement national. Pour Reconquête, Sarah Knafo envisage de se porter candidate.
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