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Bétharram: audition marathon, style agressif, coût politique limité pour Bayrou

| AFP | 237 | 5 par 1 internautes
Le Premier ministre François Bayrou le 14 mai 2025 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, à Paris
Le Premier ministre François Bayrou le 14 mai 2025 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, à Paris ( Alain JOCARD / AFP )

Dans son audition fleuve mercredi sur l'affaire Bétharram, François Bayrou a usé d'une stratégie d'affrontement politique sans apporter de réel éclairage sur le fond, mais il ne sort pas à court terme affaibli politiquement, en attendant d'autres échéances cruciales.

Un "moment libérateur" a conclu le Premier ministre, qui n'a pas semblé abattu après cinq heures trente d'échanges très tendus avec la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, où il s'est montré particulièrement offensif, attaquant d'emblée ses contradicteurs et invoquant le sort des victimes.

Il avait apporté deux livres près de lui, "La Meute" qui décrit des pratiques violentes de La France insoumise, et "Le silence de Bétharram" du porte-parole des victimes de l'établissement, auxquelles il a dédié son audition.

Sur un ton jugé agressif, inhabituel chez lui, il a retourné les accusations de mensonges contre le corapporteur LFI Paul Vannier, en maintenant ne pas avoir disposé d'informations privilégiées dans l'affaire des violences physiques et sexuelles de l'établissement catholique Notre-Dame de Bétharram, où plusieurs de ses enfants ont été scolarisés.

"Sur le fond, François Bayrou ne lève pas grand-chose. Mais la posture est habile, il détourne le sujet", analyse le constitutionnaliste Benjamin Morel.

Sa "stratégie de diversion a bien fonctionné", complète le spécialiste en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet car "on a autant parlé de ses attaques contre LFI que du fond du dossier" sur lequel il a "conservé une ligne de défense basée sur le déni et le complot politique".

"Populiste"

Se perdant dans les détails, François Bayrou a aussi entretenu la confusion dans ses réponses, ponctuées de formules assassines.

"C'est une stratégie très populiste, plus tenue par les coupables que par les innocents, qui renforce l'idée qu’il a quelque chose à cacher" si bien que sur le long terme "l'affaire n’est pas terminée" et pourrait donner des arguments au président pour s'en séparer, anticipe Philippe Moreau-Chevrolet.

Le Premier ministre François Bayrou le 14 mai 2025 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, à Paris
Le Premier ministre François Bayrou le 14 mai 2025 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, à Paris ( ALAIN JOCARD / AFP )

Le Premier ministre a pris le risque de détériorer de nouveau son image, déjà dégradée dans l'opinion: l'homme politique "sympathique" se montre "cynique" et "agressif", souligne le communicant.

Si François Bayrou "ressort sans que l'idée de démission fasse les titres des journaux ou soit évidente", "l'histoire n'est pas terminée" car il ressort "abîmé" de ses attaques, abonde un élu LFI.

"Crédit"

Mais il est parvenu à limiter l'impact négatif de cette audition présentée comme déterminante pour son avenir politique.

Sa stratégie de renvoyer l'audition "dans le champ du débat politique partisan" ne le "sauve" pas, estime M. Morel, "mais il évite ainsi de présenter la gorge et peut espérer imposer dans l'opinion l'idée d'une vendetta contre lui, tout en pariant sur le fait d'éviter une censure, dès lors que le RN n'a pas intérêt à joindre sa voix à la gauche sur le sujet".

En attendant les conclusions fin juin de la commission d'enquête, Paul Vannier lui-même n'a pas parlé jeudi de "parjure". Il a estimé que François Bayrou avait "menti" par le passé mais qu'il était "trop tôt" pour dire s'il avait aussi menti pendant l'audition.

Le Premier ministre François Bayrou le 14 mai 2025 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, à Paris
Le Premier ministre François Bayrou le 14 mai 2025 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, à Paris ( ALAIN JOCARD / AFP )

D'autre part, le Rassemblement national, sans les voix duquel François Bayrou ne peut pas être censuré, a semblé en soutien.

"J'ai tendance à donner du crédit à la parole publique du Premier ministre" a déclaré sur TF1 le vice-président du RN Sébastien Chenu, pour qui l'audition ressemblait "à un procès de Moscou".

Cette audition "c'est du stalinisme", a renchéri le chef des députés MoDem Marc Fesneau, un proche de François Bayrou.

Beaucoup plus critique à l'égard du Premier ministre, le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud a dénoncé "une entreprise d'enfumage", car pour lui François Bayrou n'a pas apporté "d’éléments supplémentaires de compréhension".

François Bayrou n'est pas sorti d'affaire pour autant. Sur le budget 2026, encore plus contraint que le précédent, "on va droit à la censure à date", selon un proche.

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