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Dans les Hauts-de-France, la vallée de la batterie à l'heure de l'Asie

| AFP | 104 | 5 par 1 internautes
Un module de batterie électrique dans l'usine du fabricant AESC (Automotive Energy Supply Corporation), le 13 novembre 2025 à Lambres-lez-Douai
Un module de batterie électrique dans l'usine du fabricant AESC (Automotive Energy Supply Corporation), le 13 novembre 2025 à Lambres-lez-Douai ( Sameer Al-DOUMY / AFP/Archives )

La souveraineté industrielle promise attendra encore un peu: dans les premières gigafactories françaises ayant commencé à produire des batteries pour véhicules électriques, la présence d'experts asiatiques reste indispensable, même si elle est censée n'être que temporaire.

Dans l'usine du français Verkor près de Dunkerque (Nord), qui sera officiellement inaugurée jeudi, des spécialistes venus de différents pays, notamment de Corée du Sud et de Malaisie, facilitent le développement des compétences des équipes locales, explique la société à l'AFP.

Verkor est la dernière-née des trois gigafactories tricolores, toutes trois installées dans les Hauts-de-France dans un pôle industriel appelé la vallée de la batterie.

Chez AESC, près de Douai (Nord), qui produit des batteries depuis quelques mois, des ingénieurs et techniciens chinois du groupe encadrent au quotidien les recrues françaises.

"C'est eux qui nous forment sur la machine, comment la gérer, comment régler les pannes," explique à l'AFP Ericka Redjimi, 39 ans, arrivée chez AESC en mai sans aucune expérience préalable dans l'industrie: "J'étais vendeuse de prêt-à-porter sur les marchés".

Pour communiquer, "on parle très souvent sur Google Traduction", confie-t-elle.

Dans l'usine du fabricant de batteries lithium-ion pour véhicules électriques AESC (Automotive Energy Supply Corporation), à Lambres-lez-Douai (Nord), le 13 novembre 2025
Dans l'usine du fabricant de batteries lithium-ion pour véhicules électriques AESC (Automotive Energy Supply Corporation), à Lambres-lez-Douai (Nord), le 13 novembre 2025 ( Sameer Al-DOUMY / AFP/Archives )

"J'ai encore besoin d'eux, beaucoup moins qu'au début", mais "c'est rassurant qu'ils soient encore là", estime cette conductrice d'installation dans la "zone B" de l'usine, dédiée à la production des cellules pour batteries.

En émettant des bips réguliers, des chariots robots autonomes transportent ensuite les cellules dans la zone C, celle de l'assemblage pour former des modules de batteries pour les citadines électriques R4 et R5 de Renault et la Nissan Micra.

"Transmission"

D'ici la fin du premier trimestre 2026, l'usine devrait fonctionner à plein régime, et pouvoir équiper "150.000 à 200.000 véhicules par an", selon Ayumi Kurose, directeur des opérations d'AESC France.

Sur les premiers mois de production, "on est plutôt en ligne sur ce qu'on avait prévu". "Ce qui est toujours compliqué, c'est la maîtrise des machines", qui proviennent souvent d'Asie, et la formation du personnel, relève-t-il.

Cellules d'un module de batterie électrique exposées le 13 novembre 2025 dans l'usine du fabricant de batteries lithium-ion pour véhicules électriques AESC (Automotive Energy Supply Corporation), à Lambres-lez-Douai
Cellules d'un module de batterie électrique exposées le 13 novembre 2025 dans l'usine du fabricant de batteries lithium-ion pour véhicules électriques AESC (Automotive Energy Supply Corporation), à Lambres-lez-Douai ( Sameer Al-DOUMY / AFP/Archives )

Société japonaise majoritairement détenue par le chinois Envision, AESC fabrique des batteries de véhicules électriques depuis 15 ans en Asie. Le groupe peut ainsi s'appuyer sur ce savoir-faire interne pour "avoir les bonnes pratiques dès le début" dans ses nouvelles usines ailleurs dans le monde, explique M. Kurose.

Actuellement à Douai, "près de 150 experts chinois et japonais" d'AESC encadrent quelque 800 salariés locaux: ce sont par exemple des spécialistes du "contrôle par vision" industrielle ou de techniques de soudure particulièrement pointues, détaille-t-il.

"Le but c'est vraiment la transmission", souligne-t-il. Ces experts viennent "entre six mois et deux ans, mais ils ne sont pas censés rester": l'usine de Douai devrait "fonctionner en autonomie à partir de fin 2026", pense-t-il.

"Mes collègues français travaillent vraiment dur, c'est juste qu'ils n'ont pas encore l'expérience", estime en anglais He Xiaoming, un ingénieur chinois d'AESC de 36 ans. "Une fois qu'ils auront acquis le savoir-faire, ils iront assez vite, je leur fais confiance".

Partenaire chinois chez ACC

A une trentaine de kilomètres de là, à Billy-Berclau (Pas-de-Calais), ACC, première gigafactory française à avoir démarré en 2024, monte aussi en cadence, après des débuts laborieux.

Ayumi Kurose, directeur des opérations d'AESC France, le 13 novembre 2025 à  Lambres-lez-Douai
Ayumi Kurose, directeur des opérations d'AESC France, le 13 novembre 2025 à Lambres-lez-Douai ( Sameer Al-DOUMY / AFP/Archives )

"Ce que l'on produit en ce moment par jour, c'est ce que l'on produisait par mois au début de cette année", affirme Yann Vincent, le directeur général d'ACC. "On n'est pas encore là où l'on voudrait être", mais sur le taux de rebuts comme sur les volumes "ça s'est significativement amélioré".

Coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, ACC a noué cette année un partenariat temporaire avec un fabricant chinois de batteries, dont elle préfère taire le nom, qui doit gérer de A à Z l'une de ses trois lignes de production jusqu'à l'été 2026, explique M. Vincent.

Dans les batteries, les Chinois "ont commencé il y a 15-20 ans. Donc ils ont appris énormément. Nous, on a commencé de zéro il y a cinq ans", plaide le directeur général. Alors "autant s'appuyer sur les gens qui savent le mieux" pour accélérer l'apprentissage d'un procédé de fabrication "vraiment délicat".

"En faisant cela, on fait ce que la Chine a fait avec les Occidentaux au cours des 30 dernières années (...). On ne va pas perdre en souveraineté, pour autant qu'on apprenne" via ce partenariat, assure M. Vincent.

ACC, qui emploie actuellement 1.200 salariés à Billy-Berclau, prévoit d'équiper environ 250.000 voitures électriques en 2026, contre environ 10.000 jusqu'à présent.

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