Thaïlande-Cambodge: pas de signe d'apaisement avant l'appel de Trump
Les combats frontaliers entre la Thaïlande et le Cambodge font toujours rage jeudi, avant un appel attendu du président américain Donald Trump aux dirigeants des deux pays pour leur demander de cesser les hostilités, qui ont fait au moins 20 morts.
Le ministère thaïlandais de la Défense a annoncé un nouveau bilan de neuf soldats tués au total, qui s'ajoutent aux 11 victimes civiles, dont un enfant, rapportées par les autorités cambodgiennes.
Autour de 600.000 personnes ont été contraintes depuis le début de la semaine de fuir les régions proches de la frontière, où des tirs d'artillerie résonnaient en matinée autour de temples khmers contestés.
Le président américain doit s'entretenir dans la journée avec le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul et son homologue cambodgien Hun Manet pour les convaincre de faire taire les armes.
"J'ai trouvé qu'ils étaient deux grands dirigeants, deux personnes géniales, et j'ai déjà réglé ça une fois", a-t-il déclaré mercredi depuis la Maison Blanche.
"Nous devons expliquer"
Donald Trump était intervenu aux côtés de la Chine et de la Malaisie - pays assurant la présidence tournante de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) - lorsqu'un premier conflit ouvert avait éclaté en juillet, faisant 43 morts en cinq jours.
Le milliardaire, qui n'a jamais fait mystère de son envie de recevoir un jour le prix Nobel de la paix, avait également cosigné le 26 octobre un accord de cessez-le-feu avec les dirigeants thaïlandais et cambodgien.
Mais Bangkok l'a suspendu quelques semaines plus tard après l'explosion d'une mine terrestre ayant blessé plusieurs de ses soldats, et ne semble aujourd'hui pas encore ouvert à une trêve.
Donald Trump "souhaite sincèrement voir la paix, mais nous devons expliquer quels sont les problèmes et pourquoi la situation a évolué ainsi", a dit le dirigeant thaïlandais Anutin Charnvirakul.
"La vie sur pause"
Des milliers de personnes déplacées par les combats ont trouvé refuge dans des bâtiments universitaires de la ville thaïlandaise de Surin.
Des femmes âgées y écrasent de la pâte de piment tandis que des bénévoles remuent de grandes marmites de nourriture.
"Je veux juste rentrer chez moi et m'occuper de mes cultures", se plaint-elle. "Chaque fois que les combats reprennent, c'est comme si la vie se mettait de nouveau sur pause".
De l'autre côté de la frontière, Chae Yeang a trouvé refuge dans l'enceinte d'une pagode de Srei Snam, où est elle installée sous une tente de fortune avec cinq membres de sa famille. "Je veux simplement que tout cela prenne fin et que la paix revienne demain", souffle cette Cambodgienne de 88 ans.
Voan Chinda, 55 ans, partage la même lassitude. "L'armée thaïlandaise tirait tellement que je ne pouvais pas rester chez moi. Je veux que ça s'arrête", demande-t-elle en tenant dans ses bras son petit-fils de huit mois.
Inquiète pour les temples historiques situés dans les zones de combat, notamment celui de Preah Vihear, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a lancé un appel à la "protection du patrimoine culturel de la région".
"L'Unesco a communiqué à toutes les parties concernées les coordonnées géographiques des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial, ainsi que celles des sites d'importance nationale, afin d'éviter tout dommage potentiel", a indiqué l'agence onusienne dans un communiqué.
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