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Le groupe de mode IKKS trouve repreneur mais perd 500 emplois

| AFP | 126 | Aucun vote sur cette news
Une boutique IKKS à Paris, le 3 octobre 2025
Une boutique IKKS à Paris, le 3 octobre 2025 ( Dimitar DILKOFF / AFP/Archives )

Énième symbole de la crise du prêt-à-porter français, le groupe IKKS a trouvé repreneur mais voit ses effectifs réduits de moitié, avec la perte d'environ 500 emplois, selon une décision vendredi du tribunal des activités économiques de Paris.

L'offre de Santiago Cucci, actuel président de la holding HoldIKKS, et Michaël Benabou, cofondateur de Veepee (ex-Vente privée), validée par le tribunal, permet le maintien de 546 emplois sur les 1.094 en France et de 119 points de vente, selon un jugement consulté par l'AFP.

C'est un "coup sur l'emploi terrible" mais le choix de la "meilleure" offre parmi celles déposées, selon Sébastien Hervé, secrétaire général du syndicat CFDT dans le Maine-et-Loire, où se trouve le siège d'IKKS, marque haut de gamme pour femmes, hommes et enfants fondée en 1987.

Le prix de cession est de 700.000 euros et les repreneurs s'engagent à un apport à court terme de 16 millions d'euros. S'y ajoute 700.000 euros d'abondement au plan de sauvegarde de l'emploi pour les salariés non repris, pour notamment des aides à la création d'entreprises ou à la mobilité.

"Deuil"

"C'est un véritable deuil pour celles et ceux qui voient brutalement s'arrêter l'aventure IKKS", écrit la CFDT dans un communiqué. "Pour les salariés repris, l'incertitude reste immense".

Plombé par la concurrence de la seconde main et de la mode ultra-éphémère venue d'Asie, l'habillement français peine à subsister et, dans ce contexte, l'existence d'une offre de reprise sérieuse était déjà un soulagement face au risque de liquidation judiciaire, funeste couperet tombé sur le groupe d'électroménager Brandt jeudi.

"Cette offre a le mérite d'exister et de maintenir plusieurs centaines d'emplois", indique à l'AFP Hélène Signoret, avocate du Comité social et économique (CSE) représentant des salariés, qui a rendu un avis favorable devant le tribunal.

Avec l'offre acceptée, 92 magasins IKKS en propre sont repris, représentant 341 emplois. S'y ajoutent 27 corners aux Galeries Lafayette (44 emplois) et 161 emplois au siège
Avec l'offre acceptée, 92 magasins IKKS en propre sont repris, représentant 341 emplois. S'y ajoutent 27 corners aux Galeries Lafayette (44 emplois) et 161 emplois au siège ( Dimitar DILKOFF / AFP/Archives )

"Évidemment, ce n'est pas une offre parfaite, elle va s'accompagner de beaucoup de licenciements, notamment sur le siège de Saint-Macaire-en-Auge et de beaucoup de fermetures de boutiques", regrette-t-elle.

Elle s'inquiète en particulier du sort des salariés du siège, où un poste sur trois seulement serait maintenu, une restructuration pouvant déboucher sur des "difficultés opérationnelles". Dans les magasins repris, pas de réduction d'effectifs: soit un magasin est repris avec tous ses salariés, soit il est fermé.

Fast-fastion destructrice

Avec l'offre acceptée, 92 magasins en propre sont repris, représentant 341 emplois. S'y ajoutent 27 corners aux Galeries Lafayette (44 emplois) et 161 emplois au siège. Par ailleurs, 100 points de vente d'affiliés sont repris, soit 300 emplois indirects.

Avant même la décision, "le plan a commencé à être mis en oeuvre par la direction", explique Sébastien Hervé, "des magasins ont commencé à être fermés", des déstockages mis en place.

L'entreprise possédait fin août 473 points de vente en France et dans 11 autres pays, et employait 1.287 salariés dans le monde, dont 1.094 en France, selon les administrateurs judiciaires.

Après le placement en redressement judiciaire en octobre, dix offres de reprise, certaines très partielles, ont initialement été déposées mais seules trois ont été maintenues et débattues à l'audience au tribunal fin novembre.

Les autres propositions émanaient de la marque Faguo, pour 15 magasins, et du groupe Beaumanoir (5 magasins). Le tribunal a retenu la seule offre sérieuse aux yeux des salariés.

Le Basque Santiago Cucci a une bonne connaissance du groupe en tant qu'actuel président de la holding HoldIKKS. Il a fait ses armes comme dirigeant chez Quiksilver, Tommy Hilfiger ou encore Dockers (groupe Levi's).

"Il a un vrai projet, il a manifesté de façon très claire son attachement à la marque IKKS", souligne Hélène Signoret. "Il a le soutien financier de la Financière Saint-James" de Michaël Benabou, une société d'investissement "qui a une assise financière certaine".

IKKS a rejoint la longue liste des entreprises françaises de prêt-à-porter en difficulté: Camaïeu, Kookaï, Gap France, Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, Kaporal...

"Depuis 10 ans, 48.000 emplois ont été détruits dans le commerce", estime la CFDT, qui "alerte depuis longtemps sur l'effondrement progressif du secteur, marqué par des faillites en série" et "appelle l'État à prendre des mesures fortes et courageuses" face notamment au "modèle destructeur" de la fast-fashion.

Après le difficile passage à la vente en ligne, le Covid-19, l'inflation et désormais la concurrence de la seconde main et de la mode ultra-éphémère, le secteur habillement/textile recule de 1,3% en 2025 et de 8,5% depuis 2019, selon l'Institut français de la mode (IFM).

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