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Procès Le Scouarnec: l'accusé ne demande "aucune mansuétude", la cour se retire pour délibérer

| AFP | 290 | Aucun vote sur cette news
Le palais de justice de Vannes, le 24 février 2025
Le palais de justice de Vannes, le 24 février 2025 ( Damien MEYER / AFP/Archives )

L'ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, jugé depuis fin février à Vannes pour viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, a affirmé lundi ne demander "aucune mansuétude", juste le droit à "une part d'humanité", avant que la cour criminelle du Morbihan ne se retire pour délibérer.

Vendredi, l'avocat général a requis à son encontre une peine de 20 ans de réclusion criminelle assortie de toute une série de mesures de sûreté en raison "de risques très élevés de récidive".

La cour, qui doit répondre au total à 841 questions, doit rendre son verdict mercredi.

"À la cour, je ne sollicite aucune mansuétude. Accordez-moi simplement le droit de devenir meilleur et de reconquérir cette part d'humanité qui m'a tellement fait défaut", a demandé l'accusé de 74 ans, invité une dernière fois à prendre la parole, après la plaidoirie de ses avocats.

"Joël Le Scouarnec ne demande pas à échapper à la peine requise par l'avocat général", mais "la défense demande à la cour (...) de retenir les éléments favorables à l'accusé", notamment la reconnaissance durant le procès de l'intégralité des faits pour lesquels il est poursuivi, a plaidé Me Maxime Tessier, soulignant le caractère "exceptionnel" de ses "aveux".

Avant lui déjà, Me Thibaut Kurzawa avait insisté sur l'évolution accomplie par l'ex-chirurgien depuis son arrestation à Jonzac (Charente-Maritime) en 2017 après le viol d'une voisine de six ans.

Il s'est fixé pour objectif "d'avancer et de réparer", a-t-il assuré.

Depuis le début du procès le 24 février, Joël Le Scouarnec a même avoué des violences sexuelles déjà prescrites et d'autres pour lesquelles il n'était pas mis en cause, comme celles commises sur sa propre petite-fille, qui font l'objet d'une nouvelle procédure.

Pour Me Tessier, il est ainsi allé "le plus loin dans ce qu'on peut attendre d'un accusé devant la cour criminelle" et "la cour doit se convaincre de la sincérité de Joël Le Scouarnec", remise en question par de nombreuses parties civiles.

La défense a également insisté pour que la cour prenne en compte la "volonté de Joël Le Scouarnec d'être soigné".

L'accusé a affirmé à plusieurs reprises à la cour ne plus avoir d'attirance sexuelle pour des enfants, malgré les psychiatres et psychologues qui ont défilé à la barre pour souligner le risque de récidive très élevé chez une telle personnalité "perverse".

Mais Joël Le Scouarnec a reconnu la perversion de ses actes et "leur gravité", ont appuyé lundi ses avocats, Me Maxime Tessier, rappelant néanmoins qu'un expert avait indiqué que "le risque de récidive ne signifie jamais +certitude de récidive+".

Tous ces "éléments favorables doivent être retenus afin que, pour Joël Le Scouarnec, la sanction ne soit pas uniquement synonyme de réclusion et de rétention mais aussi d'amendement et de réinsertion", a-t-il lancé.

"Dangerosité"

Vendredi, l'avocat général Stéphane Kellenberger avait de son côté insisté sur la "dangerosité" de l'accusé, demandant notamment dans ses réquisitions une mesure de "rétention de sûreté". Cette mesure complémentaire, très rarement prononcée, s'applique après qu'un condamné a purgé sa peine "du fait des troubles graves de sa personnalité".

Le magistrat a également demandé que l'accusé soit interdit définitivement d'exercer la médecine ou une autre profession dans le domaine de la santé.

Le comparant à un "diable" en blouse blanche, il avait déploré que malgré le "travail véritablement extraordinaire" de sa défense, Joël Le Scouarnec était "resté au milieu du gué".

Masque lisse, traits figés, l'accusé a habitué la cour à n'exprimer que peu d'émotions au cours de ce procès débuté le 24 février.

Lorsqu'il prenait la parole, il a souvent répété les mêmes mots, avec les mêmes intonations, des phrases atones que l'avocat général a imitées vendredi d'un air agacé.

"Je ne suis pas un comédien", s'était défendu Joël Le Scouarnec.

"Injuste"

Pour Me Tessier, la "demande de pardon" répétée par l'accusé permet "d'interroger la responsabilité des institutions de santé" dans cette affaire.

Car Joël Le Scouarnec, pourtant condamné dès 2005 pour détention d'images pédopornographiques à quatre mois de prison avec sursis, avait continué sans encombre à exercer en tant que chirurgien dans différents établissements de l'ouest de la France, accumulant victime sur victime jusqu'à son arrestation.

Ni les autorités sanitaires, ni les institutions hospitalières ni les différentes instances de l'Ordre des médecins n'avaient agi pour encadrer sa pratique médicale.

"Il est injuste et même dangereux de soutenir en 2025 qu'il s'agit de l'affaire d'un seul homme", a fustigé Me Tessier, en référence aux nombreux témoignages de médecins et fonctionnaires entendus au fil des semaines.

Pour lui, les aveux de son client "mettent à néant ce postulat" et devraient inciter "le monde médical" et les responsables politiques à tirer les conséquences des "dysfonctionnements majeurs de notre système de santé".

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